Rémy Bethmont et Pierre Sicard (éd.)
Parution :Juin 2010
ISBN :978-2-84832-086-1
Dimensions :16x24 cm, 224 pages
Prix :20 €
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La Représentation de l’ordre dans le monde anglophone
De l’Angleterre d’Henri VIII à l’Amérique de George Bush, l’histoire des représentations de l’ordre (politique, social ou culturel) dans le monde anglophone est marquée par la permanence d’une vision totalisante de l’ordre – héritée d’une compréhension religieuse du monde – qui répugne à s’effacer devant une conception qui commence, à partir du XIXe siècle, à le présenter comme parcellaire et relatif.
La Renaissance anglaise conçoit l’ordre comme une unité totalisante dont la représentation est propre à guider l’homme vers une participation individuelle et communautaire à l’ordre de Dieu. En témoignent les réflexions politiques et théologiques de Thomas More à George Herbert, en passant par Richard Hooker. Avec les Lumières, dans l’Écosse d’Adam Smith ou la jeune république américaine de Thomas Jefferson, on passe à une représentation de l’ordre politique et économique dans lequel le Dieu de la théologie chrétienne est moins mis en avant que les principes abstraits et éternels qui sous-tendent sa Création. Cette représentation « philosophique » a des prolongements très importants dans l’Amérique contemporaine.
Cependant, le monde anglophone a aussi, depuis les Lumières, fait l’expérience d’une sécularisation et d’une relativisation de la conception d’un ordre qu’on fait apparaître comme construction pouvant être déconstruite. La représentation devient alors une entreprise critique qu’on retrouve autant dans les interrogations historiographiques que dans la création esthétique des deux côtés de l’Atlantique. Ne se donnant plus comme chemin de participation à un ordre totalisant, la représentation devient pouvoir de subversion d’un ordre toujours à reconstruire.