Inauguré en juillet 1953 par le président de la République, Vincent Auriol, l’aménagement de Tignes, fleuron de l’hydroélectricité européenne, était le symbole de la modernisation de la France. Cinquante ans après, l’on se souvient encore du médiatique affrontement entre l’EDF et une communauté savoyarde qui ne se résignait pas, fût-ce pour renaître de l’or blanc, à disparaître sous les eaux du premier réservoir de l’Hexagone. Comment penser le barrage de Tignes ? Comment dépasser les représentations collectives, les perceptions individuelles, les mentalités ? Comment considérer sereinement les faits dans une France qui revendique le « devoir » plus que le « travail » de mémoire et se plaît en commémorations ? Avec ses questions fondamentales à la société contemporaine, la construction du « Géant » de Tignes supplanta l’événement pour enfanter un mythe.
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