Identités de C. F. Ramuz trace le cheminement d’une vocation ressentie, au départ, comme étrange et même coupable. Au prix de ruptures intimes, non sans contradictions, l’œuvre, profondément nourrie d’un enracinement vaudois revendiqué et sublimé, va s’imposer. L’étude des grands thèmes et schèmes permet de faire entendre une des voix les plus singulières de la première moitié du XXe siècle.
On aimerait que, grâce à cet ouvrage, Ramuz apparût enfin « debout », dans la plénitude d’une œuvre qui ne soit plus réduite à diverses facettes retenues tour à tour au fil des décennies ou selon l’espace de réception : Ramuz, le chantre de la terre vaudoise, ou l’écrivain de la montagne, ou encore le styliste novateur… Maître de la forme brève, comme du récit poétique ou allégorique, moraliste et essayiste lucide, voire visionnaire, l’auteur de La Beauté sur la terre ne dissocie pas l’art de la vie. « Dire et faire, c’est la même chose », note-t-il dans Besoin de grandeur.
Écrire est un acte transgressif et politique qui engage tout l’être dans son rapport au temps, au siècle et au monde.