S’inscrivant dans la théorie de la médiation élaborée par Jean Gagnepain, cet ouvrage prend la traduction pour une interlocution en soulignant qu’elle est fondamentalement sociale et qu’elle n’est linguistique que par contrecoup. C’est en construisant son identité sociale que l’homme est amené à se distinguer des autres, et, en même temps, à se/les traduire. Jean Peeters ré-analyse ainsi des concepts de la traductologie comme ceux d’ethnocentrisme, d’interférence ou de médiation, mais aussi empruntés à d’autres disciplines, registre, récit, genre, usage, métier, langues et dialectes, pour essayer de leur donner une cohérence théorique qui fasse justice tant à la traduction professionnelle qu’à la traduction pédagogique, tant aux ciblistes qu’aux sourciers. Balisant son propos pour ne traiter que du fondement social, sans pour autant négliger ou sous-estimer ce qui relève du technique et du normatif, l’auteur développe une approche sociolinguistique qui intéresse les praticiens autant que les théoriciens, les linguistes autant que les littéraires, les médiationnistes autant que ceux qui découvrent la théorie de la médiation.