Dans la geste biblique d’Abraham, l’un des événements les plus connus est le sacrifice de son propre fils Isaac que lui impose Dieu. Face à cet ordre, aussi scandaleux qu’incompréhensible, les interprétations ont été nombreuses et contrastées au fil des siècles ; elles oscillent entre fanatisme religieux et consentement exemplaire.
Après un état de lieu de la recherche sur l’épisode vétérotestamentaire (Gn 22), sont passées en revue les grandes étapes de la réception de la ligature d’Isaac, depuis le commentaire patristique d’Origène jusqu’aux relectures juives contemporaines de Bellow et Malamud. Rachi de Troyes et Maïmonide, Calvin et Théodore de Bèze, Calderón, Kierkegaard, Saramago s’approprient, se démarquent et livrent leur propre compréhension de l’épisode au prisme de différents genres littéraires. Ghiberti et Brunelleschi, Rembrandt et Giambattista Piazzetta complètent ce vaste panorama pour le domaine pictural.