Les travaux de Rémy Colombat, réunis dans le présent volume, reflètent l’essentiel de son activité. Ils ont paru dans des revues ou des volumes collectifs, en France, comme en Allemagne. Ils font apercevoir la permanence d’interrogations qui touchent aux types de textes, à la méthode et à l’organisation de l’œuvre poétique moderne.
Ces questions étaient déjà présentes dans sa thèse d’État, Rimbaud-Heym-Trakl. Essais de poétique comparée (Berne, 1986). On trouvait là en effet quelques-uns des thèmes repris par la suite, d’article en article.
Ce fut d’abord la question de la modernité ‒ poétique s’entend, et placée sous le signe d’Orphée. À Rimbaud viennent s’adjoindre du côté français Mallarmé et Valéry. Pour le domaine allemand, l’intérêt s’est porté sur Heine, Benn, Rilke, Trakl, Celan.
« Moi lyrique » et « moi empirique », ambitions et limites du langage, méfiance à l’endroit d’un hermétisme de l’exégèse qui viendrait renchérir sur l’obscurité de l’écriture, triomphe d’une sphère poétique spécifique, rebelle aux asservissements et aux exploitations qui lui font violence : tels sont notamment les points sur lesquels s’articule un dialogue obstinément entretenu avec les textes.